Berlin Berlin (Est), époque communiste et un slogan : « la comédie qui fait tomber les murs ». Sur cette promesse un peu grandiloquente, on pourra sourire et conclure malgré tout que oui : cette comédie historique au scénario original est efficace !
Nous nous retrouvons chez Werner Hoffman, agent de le Stasi dont la mère est malade et chez qui se trouve un accès secret vers le monde libre. Avec son compagnon, la nouvelle aide soignante de madame Hoffman ; Emma creuse chaque nuit ce chemin vers la liberté. Mais c’est sans compter l’infirmier sournois du palier d’à côté qui les découvre et les fait chanter, entraînant notre petit couple dans bien des déconvenues…
Si le scénario donne de quoi se régaler, les acteurs ne sont pas en reste. Berlin Berlin est la preuve du talent certain de Maxime d’Aboville, tout juste sorti du théâtre de l’Atelier où il joue « Huis Clos » de Sartre à 19h et passe du registre dramatique au comique en un tour de main assurée. Sa folie de petit collabo est tout bonnement jubilatoire.
Patrick Haudecoeur prouve encore une fois son talent d’écriture comique qui n’a point faiblit en fantaisie et en allégresse et se maintient au même niveau : chose rare parmi les auteurs de théâtre à succès ! Sur scène aussi, son charme de loser opère et son duo avec Anne Charrier est on ne peut plus burlesque. Le reste de la distribution Loïc Legendre, Guilhem Pellegrin, Marie Lanchas, Claude Guyonnet, Gino Lazzerini vient compléter ce tableau.
On notera un décor évocateur (Édouard Laug) et deux très belles séquences vidéos, en plus de la réjouissante petite scénette « music-hall ».
Un humour bon enfant, jamais vachard ou vulgaire qui fait marcher l’imagination et les zygomatiques. Le public s’en donne à cœur joie : un vrai petit plaisir à partager. Le temps d’une soirée, “alea Berlin Est” !
Crédit photo : © Bernard Richebé – article : Bénédicte Six