L’épineuse question de savoir ce que nous aurions été pendant la guerre !
L’histoire tient dans un mouchoir de poche : H. P. Miller est un chef d’orchestre renommé, fraîchement nommé à la tête de l’orchestre de Berlin. De retour dans sa loge après un mauvais concert et ne voulant pas être dérangé, H.P Miller voit pourtant arriver un étrange admirateur qui se fait petit à petit menaçant. Il finit par l’accuser d’avoir tué son père pendant la 2ème guerre mondiale à Auschwitz et vient réclamer sa vengeance.
Je découvre dans ce huis-clos difficile l’acteur Christophe Malavoy : son jeu sombre et sous tension m’a impressionnée. Quelle haine, quelle dignité et quelle détresse dans un même personnage ! Peut-on se faire justice soi-même, être victime et bourreau à la fois ? Faut-il pardonner ? Dans le rôle de l’homme meurtris se dévoile une part d’ombre des plus inquiétante.
Tom Novembre dans le rôle du chef d’orchestre campe en revanche le rôle d’un homme fortement antipathique : grognon, malpoli, orgueilleux, poltron, opportuniste, pitoyable… il n’y a chez cet individu aucun panache et pourtant l’on se pose tout de même des questions, on se prend de compassion pour son tourment et ses cicatrices du passé. Car le soldat est-il responsable des ordres qu’on lui donne ? Un homme qui aime Mozart peut-il être un monstre ?
Toutes ces problématiques m’ont fortement rappelé une autre pièce, « à tort et à raison » de Ronald Harwood dans laquelle jouait en 2015 le grand Michel Bouquet…. Un grand artiste peut-il être un monstre inhumain… Cette question-là, ce grand frisson nous le retrouvons dans ces deux pièces qui posent des questions à notre conscience !
Une intrigue forte et un moment sous tension très bien interprété !