La Collection a été écrite par l’anglais Harold Pinter en 1961. C’est une pièce sur l’ambivalence : l’ambivalence dans le couple, l’ambivalence des relations entre les gens. Le mensonge face à la vérité. Bill et Stella, couturiers de profession, se sont rencontrés sur un événement professionnel et ont logé au même hôtel : y ont-ils eu une liaison ? Jamais présents ensembles, Stella et Bill maintiennent l’ambiguïté auprès de leur conjoint et du conjoint de l’autre. C’est un jeu à quatre d’où sort une tension palpable : les deux autres, James et Harry ne savent ni de qui douter ni qui croire. Tout est trouble et troublant mais la finalité réelle de la pièce m’échappe un peu. Qu’est-ce que l’auteur essaie de nous dire ?
Pour autant, le jeu des quatre protagonistes est harmonieux. Davy Sardou dans le rôle de Bill est mystérieux, charismatique et impénétrable juste comme il faut. Sara Martins n’a pas énormément de répliques mais son jeu se fait sur scène, par sa présence entre ces trois hommes. C’est elle la pomme de discorde, l’élément perturbateur. Elle est en cela nécessaire. Thierry Godart en dominant et protecteur jaloux apparaît complexe et loin d’être dupe. Et pour finir j’ai presque oublié l’auteur derrière Nicolas Vaude. C’est assez révélateur de la pertinence du choix de cet acteur pour ce rôle : Nicolas Vaude est si étrange, si fantaisiste et imprévisible que le rôle lui sied parfaitement.
Le décor est très beau, l’espace scénique réduit toujours très bien rempli et les costumes dignes des couturiers qu’incarnent les acteurs : ils tombent parfaitement avec ce petit rien d’élégance. Le tout pour un rendu visuellement très beau dans cette mise en scène de Thierry Harcourt.
Mais on s’ennuie quand même un peu faute d’intérêt pour l’intrigue… Je dirais pour conclure qu’il faut voir jouer Nicolas Vaude une fois dans sa vie. Mais pas dans cette pièce…