Après la mort de feu son mari, madame Robineau s’est rapidement remariée à un certain monsieur Ribadier qu’elle entend mieux surveiller que son filou de premier époux l’ayant trompée à 365 reprises en 8 ans. Manque de pot, M. Ribadier l’a choisie lui pour sa douceur et sa crédulité : car lui aussi veut une maîtresse !
Plus malin néanmoins, Ribadier a mis au point un tour de magie pour hypnotiser sa femme et sortir en douce. Le retour de Batavia de M. Thommereau, un vieil amoureux de madame mis dans la confidence de ce tour par Ribadier lui-même, met le stratagème en déroute.
Dans le rôle de Madame Ribadier, Valérie Karsenti dégage une grande présence scénique et comique. Elle est à la fois espiègle, hystérique et ravissante dans ce rôle de femme-louve traquant son mari sans relâche pour ne pas être à nouveau trompée.
En M. Ribadier, Pierre-François Martin-Laval joue la duplicité à merveille, tentant d’arranger au mieux ses affaires sans se faire prendre, en restant toujours chic et mondain bien qu’un peu froussard. Enfin, Patrick (dé)Chesnais est lui aussi excellent en amoureux transi et grisonnant.
Les costumes classiques sont somptueux et utiles-la cape de Ribadier et l’ensemble de Thommereau rajoutent à leur potentiel comique. Dans cette distribution tous en font de caisses mais tous sont drôles jusque dans les seconds rôles, du cocu M. Savinet à la servante Sophie. Les rires sont maintes fois déclenchés dans la salle. On s’amuse et on se régale du jeu d’acteurs en pleine forme.
Le rythme de la pièce est soutenu et les déplacements nombreux dans cette mise en scène en scène de Ladislas Chollat qui n’est pas sans rappeler le décor anamorphosé du Tartuffe du Michel Fau.
Bref, tout fonctionne sans l’ombre d’un temps mort. Un moment absolument Feydeau et carrément drôle.
Un des meilleurs boulevards qu’il m’a été donné de voir depuis longtemps !
crédit photo : Bénédicte Six