Sur le papier, la pièce m’a intriguée : contraints de quitter leur logement en plein centre de Beyrouth, après la guerre, une mère et son fils cherchent à s’accrocher à quelque chose : lorsque les souvenirs trop douloureux resurgissent on parle du repas, ce repas de feuilles de blettes qui les remet au diapason.
Dans un aller-retour entre passé et présent, doutes et certitudes, reproches et connivence, les deux acteurs montrent à voir une famille qui a peur et dont l’avenir est confus. Le fils (Vincent Marbeau) se réfugie dans de douloureux souvenirs tandis que sa mère (Sonia Morgavi) n’a de cesse de tenter de l’extraire du passé, en s’enthousiasmant sur la préparation de son repas. La cuisine comme terrain neutre pour ne pas sombrer ni avoir peur des rouages du futur. Tous cela est certes clair mais la finalité et le message à retenir de la pièce m’échappent ; à vies confuses texte confus et malgré la belle prestation de deux acteurs, campant deux personnages complexes et touchants, je n’ai pas trouvé de solution à cette pièce qui me semble finir comme elle a commencé : en léger désordre.