Combattre l’obscurantisme… par l’absurde ! C’est ce que l’Os à Moelle, journal crée en période de montée du nazisme (en mai 1938) et dirigé par Pierre Dac jusqu’à sa dernière parution le 7 juin 1940, se donne pour objectif.
Dans ces quatre pages hebdomadaires, on retrouve des éditos loufoques, des annonces et recettes sans queue ni tête. Et un rappel fréquent à monsieur Hitler de bien vouloir payer son abonnement au journal ! Car “L’os à Moelle” est un spectacle plein d’humour qui parle aussi de notre spécificité française à user de la langue pour faire face à l’adversité. Au grotesque se mêle donc une pointe de gravité face à tous les non-sens de nos existences.
Pour se faire, Cédric Colas, Emmanuelle Galabru (aussi sur scène à dans Le Lavoir au Théâtre du Chien qui fume) et Michel Ouimet s’attachent à raviver, sous la plume de Anne-Marie Lazarini, l’esprit du journal en alternant les chroniques humoristiques empreintes d’un certain esprit de contestation. Eveillé politiquement, Pierre Dac ira jusqu’à se présenter à la présidence de la République en 1965 à la tête du mouvement Mou « les temps sont durs, votez MOU ». Là encore de la dérision… Mais ceci est une autre histoire !
Un spectacle pour les amateurs de dérision et d’espièglerie. S’il ne change pas la face du monde, il restaure avec tendresse la mémoire d’un bien étrange objet de lecture…!
D’autres auteurs après Dac s’en inspireront et continueront à saisir par l’écriture les absurdités de nos temps modernes.
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Rédaction article : Bénédicte Six