Naviguant de Rimbaud, Baudelaire, Pierre de Ronsard à Navarre Scott, Fred Vargas, Jim Harrisson en passant par Boris Vian, Jean Tardieu ou encore des prières Shaman Navarro et conte Inuit, deux homme-orchestre et un Torreton rockeur nous offre 1h30 de pur bonheur !
Dans un mélange improbable de slam et de concert alternatif digne de la fête de l’humanité et dans ce cadre bourgeois (assurément inadapté) qu’est la Comédie des Champs-Elysées, ces trois ovnis venus de la planète art nous font décoller de nos sièges dans une sorte de « rendez-vous en terre inconnue ».
Virevoltant entre deux micros sur une scène peuplée d’instruments de musique aux formes et sons tous plus étonnants les uns que les autres, Philippe Torreton, en forme et tout de noir vêtu, nous partage des textes poétiques d’hier et d’aujourd’hui, de poètes et d’Indiens d’Amérique du Nord sur notre rapport à la nature, parfois un brin moralisateur, mais tellement vrais.
A ses côtés, le très talentueux Aristide Rosier nous joue tout à la fois de la musique électro à la Thylacine ou Petit Biscuit sur des instruments variés : synthé analogique et pad, baglama grec, urdu, clarinette, taisho koto et xylophone pendant que de l’autre côté de la scène son exubérant camarade Richard Kolinka joue de la batterie électronique, du kalimba et du handpan. Des univers et des sons venus d’ailleurs pour nous cueillir, aidés côté scénographie par l’encens, les jeux de lumière (de Dimitri Vassiliu) et une toile de fond naturaliste qui participent de cette ambiance feutrée très rock.
Tout est entraînant, extrêmement beau à écouter et à ressentir… Un enchantement !
Ce spectacle est un petit bijou fascinant et inattendu qui mérite amplement que les spectateurs se lèvent spontanément pour saluer la créativité et la beauté de leur performance mais aussi la pureté du message porté… et le rappel ne se fait d’ailleurs pas attendre.
Une excellente surprise que ce concert poétique endiablé et engagé, offert par trois bêtes de scène que l’on sent complètement habitées et heureuses de ce partage. On ne peut que se réjouir de leur envie de prolonger une première collaboration sur « Mec » au théâtre Edouard VII.
A mon humble avis, ce trio-là ferait des étincelles face à une fosse de jeunes ou dans un festival en plein air !
Article et crédit photo : Bénédicte Six