Aime-moi – Théâtre de Belleville

« Qu’est-ce que c’est, être une femme de trente ans aujourd’hui ? ». Gerry, en affirmation et de ses échecs passés et de ses choix à venir ne semble pas encore avoir toute la réponse.

Relations toxiques dans lesquelles elle a sans doute elle-même sa part de responsabilité, acceptation de soi… Tout y passe dans une thérapie collective de la dernière chance.

Gerry, interprétée ce soir-là par Géraldine Martineau (Molière de la révélation féminine 2016, non sans faire penser à Ophélie Kolb nominée la même année et lauréate du Molière de la comédienne dans un second rôle en 2019) est un petit bout de femme, colérique et naïve à la fois. Le personnage de la mère qui surgit de temps à autre, est tordant. Posh et autoritaire, elle est du même coup notre bonne et notre mauvaise conscience.

Derrière des situations rocambolesques et les quelques personnages esquissés dans le spectacle, Géraldine Martineau pose la question de l’identité féminine, de la soumission et du consentement. Car où se cache encore la soumission dans notre société, qui nous permet en théorie de tout entreprendre à l’égal de l’homme ? Souvent dans nos relations les plus intimes, par nos compromissions d’amour…

Maladroite et sans filtres, complètement dépassée, Gerry pourrait être la voisine célibataire du palier d’à côté. Ou non plutôt : Gerry c’est toi, moi et un peu nous tous collectivement aussi.

A noter l’alternance de jeu avec Diane Bonnot : une démarche très intéressante, plaçant le message et les émotions de l’interprète avant l’égo de l’acteur.

Somme toute, on n’apprend peut-être rien qu’on ne sache déjà sur nos contradictions et les névroses de notre société (en mouvement certes, mais lent). Outre le rapport direct au public- surprenant au début- Il manque sans doute quelques trouvailles qui viendraient alimenter le jeu scénique sur un propos déjà bien souvent pris à bras le corps par l’exercice du seul en scène.

Mais celui-ci cadre parfaitement avec la programmation toujours engagée et engageante du théâtre de Belleville.

Un moment sympathique et participatif !

Crédit photo : Lu

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