« Condamnée », spectacle à l’affiche du théâtre de la croisée des chemins et éligible aux petits molières 2017, est une adaptation théâtrale du « dernier jour d’un condamné » écrit par Victor Hugo en 1829.
D’ordinaire et pour avoir déjà vu plusieurs représentations sur ce format (« Ecce Deus » au studio Hébertot, « Pyrénées » au Lucernaire, « Claude Gueux » au festival d’Avignon 2016), les seuls en scène sur des textes d’Hugo sont des performances intellectuellement rigoureuses mais souvent habiles et très riches en émotions. Cette fois-ci pourtant, l’adaptation ne ne m’a pas complètement séduite.
La palette de jeu retenue dans cette interprétation ne permet pas de faire ressortir toute la force présente dans le roman-manifeste d’Hugo. Joué par une femme, ce texte perd un peu en intensité. De plus, Hugo est un écrivain engagé, soucieux du sort des hommes et dont le propos est toujours porté vers quelque chose de grand et ce que j’ai éprouvé tenait plus à l’expression de la folie, de l’apitoiement et de la détresse là ou Hugo cherche plutôt à évoquer la fatalité, la misère, l’injustice et l’indignité de l’homme privé de liberté.
J’ai certes vu dans ce jeu distancié et ce visage fermé l’humain face à ses peurs et à son dénuement mais je n’ai pas été portée et n’ai pas réussi à ressentir le sublime contenu dans la plume d’Hugo. Il ne me reste plus qu’à relire le livre !