« Il y en a qui naissent avec une étoile et d’autres comme des étoiles tombées par terre, écrasées, pleines de coups ». C’est sur cette métaphore que commence le spectacle qui laisse apparaître sur scène un lit dressé à la verticale. Une femme allongée, Nadia Larbiouene, est pour nous Frida Kahlo. Dans cette mise en scène de François Bourcier, on comprend vite qu’il a été choisi le prisme de l’intimité pour parler de cette femme devenue une icône.

Au fil d’un monologue inspiré par la correspondance et le journal intime de Frida se dessine la femme malade. Comme l’explique la compagnie Novecento, leur ambition et démarche artistique est de créer des spectacles en lien avec les sujets qui leur tiennent à cœur tel que le handicap, le devoir de mémoire ou l’égalité homme-femme. Faire réagir par le théâtre… Aussi cette femme redevient-elle malgré son immobilité l’icône que l’on connait : la Frida engagée et forte, unie à son éternel amour Diego Rivera dans une relation tumultueuse. Des tableaux projetés sur le lit racontent sa souffrance physique, son univers artistique et militant, ses voyages aux Etats-Unis et en France, ses observations sur la vie.

Tout au long de la pièce, le musicien Camilo Vallejos habillé dans le costume de La Muerte accompagne avec justesse la comédienne en interprétant des chants mexicains tels que la Llorona. Le rapport si spécial des mexicains à la mort et à la souffrance est ainsi explicité même si le thème de la “mexicanité” de Frida aurait pu être un élément de son identité à développer davantage dans la pièce.

En définitive, le spectacle raconte la rage de vivre d’une femme au corps faible devenue icône à la postérité… Un message de résilience pour un spectacle -statique- mais ingénieux !

Crédit Photo: Emilie Génaédig