Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde – Théâtre de la Contrescarpe

Pour une fois, et cela m’arrive peu, je ressors sans savoir si j’ai aimé la pièce.

En voyant qu’un spectacle sur Erik Satie était programmé au théâtre de la Contrescarpe quelle ne fut pas ma joie. Un musicien que j’adore mais que je connais peu et interprété par Elliot Jenicot s’il vous plaît. Bingo !

Au début tout va bien, une histoire d’hôpital et une infirmière qui rend visite à l’illustre patient. Une discussion s’instaure et les deux acteurs virevoltent sur scène, parfois accompagnés d’animations vidéos dans le fond (de l’illustrateur Suki). Puis vers la fin, la pièce prend un virage à 180°C, elle change de cap si bien qu’on ne sait plus à quoi s’en tenir.

D’un côté, parler d’Erik Satie en l’embarquant dans une histoire fictionnelle est un procédé ludique. D’un autre côté, le rebondissement arrive comme un grand point d’interrogation, remettant en cause tout le récit du début : que croire, que comprendre ? Simple divertissement ? Vérité de l’homme mêlée à de la fiction ?

Le pire est qu’on n’a rien à reprocher à Elliot Jenicot, impeccable dans son habilité à incarner des êtres un peu fantasques et qu’il a déjà prouvé par maintes fois au Français. Sa partenaire Anaïs Yazit est bonne comédienne (même si elle en fait un poil trop) et dégage une belle énergie.

Les vidéos mêlant film d’animation et lettres qui apparaissent sont bien utilisées… Tout est vraiment bien et pourtant il y a quelque chose d’absurde, de pas clair.

Je suis sortie enchantée par les acteurs mais complètement perdue par la pièce, sans savoir à quoi me raccrocher pour distinguer les éléments de vie de Satie de la fiction imaginée si bien que, selon moi, le spectacle passe à côté de son objectif.

Impossible de mettre le doigt sur ce qui cloche. Mais comme le dit elle-même l’auteure et metteure en scène de la pièce Laëtitia Gonzalbes: « chaque plan questionne notre perception : sommes-nous prêts à accepter un autre qui ne fonctionnerait pas comme nous ? » …. Sûrement la faute à mon esprit trop rationnel pour suivre ce spectacle.

Un bien curieux objet théâtral, qui mérite d’être cité pour son originalité !

Crédit photo : Copyright Fabienne Rappeneau

 

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