Quand le talent est là, que demander de plus ?
Dans ce nouveau spectacle « Je pionce donc je suis » Mickaël Hirsch renouvelle l’humour tout en finesse de son précédent spectacle « Pourquoi ? » sur un thème qui nous concerne tous : le sommeil.
Dans un futur pas si lointain, Isodore Beaupieu est l’employé modèle. Oui mais voilà que le jour de la grande présentation télévisée Isidore… S’endort. De là une avalanche d’événements qui lui feront redonner un sens au mot rêve.
Dans un seul en scène, la difficulté première est toujours de réussir à incarner de multiples personnages pour raconter une histoire à plusieurs voix. Mickaël excelle dans cet exercice de métamorphose par un simple geste, une attitude. Il y a même une scène où il singe à la perfection nos amis Fabrice Lucchini et Jean d’Ormesson dans une sorte de clin d’œil hommage hilarant.
En plus de cet art qu’il maîtrise, le texte de son nouveau spectacle est truffé de mille et une trouvailles. Je ne suis pas surprise de lire que le texte a été écrit par Mickaël Hirsch et Ivan Calbérac : on retrouve la veine de « Venise n’est pas en Italie » (autre seul en scène à succès d’Ivan Calbérac joué au théâtre Lepic ndlr). Les jeux de mots s’enchaînent à tire-larigot avec beaucoup d’intelligence. Il est même de ces moments où les heureux spectateurs ayant compris le jeu de mot en premier s’esclaffent avec la joie des enfants contents d’avoir saisi au vol un bout de sens ; bientôt rejoint par les autres.
De cet humour se dégage comme une atmosphère de camaraderie, imperceptiblement les sourires se forment et une énergie passe entre l’acteur et la salle. Et mine de rien, quelques idées critiques sur le rythme effréné et les aberrations de notre époque se frayent un chemin pendant le spectacle.
Rien à redire : la bande son imaginative et parfaitement synchro, le décor minimaliste (mise ne scène Clotilde Daniault) mais à la fois évocateur… Tout est au cordeau pour une soirée d’humour qui plaira aux amoureux de la langue française.
Poésie et humour… La grande classe !