Dans un lycée de banlieue difficile, après multiples provocations et brimades, une professeure de français se saisit d’un pistolet trouvé dans le sac d’un élève et les prend en otage. Sonia Bergerac tente alors de faire cours par la force…
Adapté du film de Jean Paul Lilienfeld “La journée de la jupe” (2009), le spectacle expose sur scène une violence sociale qui très vite prend corps et envahit tout l’espace du plateau. Personne ne s’écoute ni se ne comprend, la situation dégénère. Les jeunes acteurs Hugo Benhamou-Pépin, Amélia Ewu, Sarah Ibrahim, Sylvia Gnahoua et Abdulah Sissoko sont impressionnants par leur jeu agressif et vindicatif et Lancelot Cherer se démarque par ses mouvements de danse nerveux et habités.
La mise en scène de Frédéric Fage est simple et efficace, en jeu de lumières et en tensions. Dans le rôle de la professeure Sonia Bergerac, l’actrice Gaëlle Billaut-Danno fait preuve de sang-froid mêlé à un désespoir sans nom.
Un difficile exercice se joue sur scène, pourtant quelque chose ne prend pas tout à fait, peut-être le sujet joué ainsi parait-il un peu essoré, déjà vu. Le film se suffisait peut-être à lui-même pour montrer notre impuissance à enrayer ces situations qui, depuis 10 ans, sont restées déplorablement les mêmes. On aurait pu imaginer au théâtre un rappel à la réalité moins coup de poing et jouant plus sur la tension du huis clos, plus en subtilité.