Classique parmi les classiques, premier roman psychologique et histoire d’un amour défendu, la princesse de Clèves a inspiré cet étrange spectacle à Benoît Schwartz il y a vingt ans, sous forme de dîner sur scène ou organisé chez des particuliers. Ce soir-là au Montansier, quelques convives avaient joué le jeu en venant déguisé, rajoutant une pincée de grandiose à l’atmosphère déjà si particulière de ce théâtre.
Pour commencer, l’artiste vient d’abord nous chercher un à un pour nous placer comme dans un vrai banquet puis pendant une petite heure nous raconte l’histoire de « La princesse de Clèves » à la lumière des bougies. Tout dans son ton concourt à créer une atmosphère intimiste autour de cette longue table baroque et tous les convives boivent à ses paroles… et au vin, car Benoît Schwartz se déplace et nous sert en vin Touraine Gamay pendant son récit. Mais ce n’est qu’après les applaudissements que le dîner littéraire commence réellement. Au menu, des aliments qui auraient pu nous être servis à l’époque : velouté de potimarron et chips au bacon en entrée, chaud-froid de volaille accompagné d’un écrasé de petits poids à l’oseille et enfin blanc manger vanille et mirabelles en sirop.
Comme nous l’expliquera le comédien pendant le repas qu’il partage avec nous, tous les éléments qui composent cette magnifique tablée (le décor de la pièce si l’on veut) ont été chinés au fil des années pour reconstruire un véritable service hétérogène et beau !
Tout fut étonnant : un moment de grande qualité et de délicatesse grâce à cet hôte à la voix claire qui nous plonge tout droit dans le roman de Mme de La Fayette.
Une soirée mémorable avec laquelle l’audace du théâtre Montansier se trouve récompensée !