« Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France ! » Ceux d’entre nous qui n’ont jamais lu ou oublié ces phrases pourront (re)découvrir avec ce spectacle le grand roman de Romain Gary, « La promesse de l’aube ».
Dans une mise en scène épurée, entre théâtre-récit et dialogues, Céline Dupuis et Stéphane Hervé portent la voix d’un amour filial hors du commun. Il n’est pas aisé d’incarner cette mère tyrannique d’amour dont on a pu se construire une image à la lecture du roman mais Céline Dupuis s’en tire avec charme. Voix forte, impétueuse, avec ce petit quelque chose de délirant et d’infiniment tendre qui sied si bien au personnage, lui donne corps. De son côté, Stéphane Hervé est tour à tour l’enfant puis le jeune homme, dévoué et sarcastique, fier et honteux. Derrière un jeu tout en finesse, on sent que ce rôle est très sérieux pour l’acteur et son implication se ressent, fait écho chez le spectateur.
C’est une interprétation très juste pour des passages du roman très bien choisis : le déroulé de l’histoire n’est en rien dénaturé (comme cela peut être parfois le cas lorsqu’il faut choisir quoi garder d’un classique de la littérature).
Pour découvrir ou réentendre cette histoire, rendez-vous au prochain festival d’Avignon à la Présence Pasteur du 7 au 21 juillet. Un très agréable moment de littérature qui prend vie !
Spectacle vu dans le cadre du festival « dix en scène » organisé par la mairie du 10ème arrondissement.
crédit phot: Simon Gosselin