Le bar de l’oriental – Théâtre Montparnasse

« Langson, Nord Tonkin, début octobre 1950. Dans le huis-clos étouffant d’une vieille demeure coloniale, cinq personnages en quête d’eux-mêmes, se retrouvent soudain projetés dans le tourbillon de l’Histoire, au tournant de cette guerre d’Indochine qui s’annonce bientôt perdue ».

C’est ainsi que s’annonce la pièce de Jean-Marie Rouart, marquant les 70 ans de Diên Biên Phu et des accords de Genève.

Le cadre et le choix d’histoire sortent de l’ordinaire, de ce qu’on rencontre d’ordinaire au théâtre, comme un roman d’espionnage sur fond de guerre coloniale. La pièce de boulevard est rafraichissante, divertissante et bien jouée dans un décor (visuel et sonore) juste ce qu’il faut de suggestif dans une mise en scène de Géraud Benech… Mais somme toute traversée d’une intrigue assez convenue. Les personnages révèlent trop vite leurs mystères et l’intrigue qui se veut comme une toile d’araignée ne se dessine que trop rapidement. Les situations manquent de naturel et le policier véreux-collabo débarque toujours quand tous se retrouvent à nouveau réuni, comme un Hercule Poirot jouant à un Cluedo dont il connaîtrait toutes les cartes. Qui de la belle intrigante, du complexé mi poète-mi soldat, de la jeune cadette délaissée ou du commandant viril et tout  puissant ? On voit tout venir et sans le mystère de l’intrigue, les questions existentielles intéressantes que posent ces personnages en quête d’idéal et défaits par l’amour y perdent un peu d’intensité.

Le “Bar de l’oriental” séduit pour le voyage qu’il propose (on pense à Duras bien sûr dans cette Indochine pleine de torpeur tropicale !) mais s’avère assez prédictible. Dommage à mon avis, car l’idée était bonne !

Rédaction de l’article : Bénédicte Six

Crédit photo : D.R

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