Le Canard à l’orange- Théâtre de la Michodière

Comment préférez-vous vos comédies? Si vous les aimez juteuses, un peu déjantées et très bien jouées votre repas est tout trouvé : ce sera du canard à l’orange !

Écrit par William Douglas Home, « le Canard à l’orange » raconte l’histoire d’un mari cocu (volage aussi de son côté) qui convainc sa femme Liz d’inviter son bel amant chez eux avant de filer avec en Italie. De son côté, il invite sa secrétaire à les rejoindre dans l’intention d’être pris en flagrant délit d’adultère par la gouvernante et faire ainsi porter tous les torts sur sa tête. S’ensuit un bien étrange week-end !..

L’affiche un peu timbrée est bien à l’image du personnage de Hugh Preston, interprété par un Nicolas Briançon très en forme. Il y a l’humour, l’ironie, l’intelligence et le grain folie qui composent tout ensemble un Hugh volubile et retors usant de mille malices pour récupérer sa femme. Par chance dans cette distribution, tous ses partenaires sont au son niveau : François Vincentelli est un amant présomptueux et allègrement nunuche. Il joue la carte du ridicule à merveille et fait fondre de rire autant pour son sourire et son accent belge que pour sa prétendue supériorité sur le mari. Il se laisse berner en long et en large : c’est un délice.

Les personnages féminins ne sont pas en reste. Sophie Artur est une gouvernante à forte tête qui regarde comme de grands enfants fous les adultes qui l’emploie. Dans le rôle de Liz, Anne Charrier est à la fois amoureuse enniaisée par son bellâtre puis femme sensible à l’intelligence de son mari. Enfin, la jeune secrétaire interprétée par Alice Dufour est un personnage central de cette intrigue de mœurs. Féline, conquérante et maligne, elle sème la zizanie en feignant de ne pas s’en apercevoir. Elle en rajoute juste comme et quand il faut pour faire surgir les rires.

La mise en scène de Nicolas Briançon est riche, dépeignant un intérieur bourgeois qui pose un cadre agréable à voir sans trop entraver les déplacements des acteurs sur la scène. Une réussite.

Du théâtre de boulevard de belle facture, à privilégier en ce début d’année !

crédit photo: Bénédicte Six.

 

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