Un dindon aux petits oignons !
Crée (sans surprise) au festival du mois Molière 2019, ce « Dindon » mis en scène et adapté par Anthony Magnier fera passer à tous les rescapés de la grève un excellent moment au théâtre Déjazet, lui aussi toujours debout contre vents et marées.
Gai, enlevé, comique ce « Dindon » a tout ce qu’il faut. Interrogeant le désir, le couple, le désir en dedans et en dehors du couple, les liens sociaux et la tentation, la pièce effleure des sujets de fond sans tomber dans le sérieux. C’est un vaudeville sans artifice, fort des créations légères des nuits d’été : un excellent exemple de ce que le théâtre de troupe et de tréteaux peut offrir. Il existe au sein de la compagnie Viva une complicité palpable : les acteurs s’amusent, se donnent et nous renvoient, à nous spectateur, une énergie explosive et plein de bonne humeur.
Sans mettre vraiment le doigt dessus, la Compagnie Viva me fait penser au théâtre de Thomas Le Douarec. Sans doute pour cet esprit de troupe sur une adaptation bien menée de nos classiques, si bien qu’on croirait la pièce écrite pour ces acteurs ensemble !
Actuel et pas tout à fait de notre temps non plus avec des situations et des répliques qui passeraient moins aujourd’hui, ce vaudeville est joué juste ce qu’il faut de ridicule et nous rappelle qu’il ne faut pas tout prendre au sérieux. Et après tout, c’est bien le pire d’entre eux qui finit comme le dindon de la farce.
C’est tant mieux et c’est heureux !
crédit photo : Compagnie Viva