Tous deux venus dans l’intention de se marier, les frères jumeaux Tonino et Zanetto séparés à l’un de l’autre à la naissance, se retrouvent en même temps dans la ville de Vérone… Se ressemblant comme deux gouttes d’eau, les jumeaux sont pris l’un pour l’autre par le reste de la ville et leur présence simultanée déclenche une avalanche de quiproquos !
Maxime d’Aboville, découvert vil et manipulateur au théâtre du Poche-Montparnasse dans « The Servant » est toujours ce Maxime d’Aboville énigmatique et captivant : dans le -ou plutôt les- rôles principaux il jongle avec brio entre gentilhomme valeureux et crétin des montagnes. Dans son personnage de Zanetto, Maxime d’Aboville a l’air d’une petite frappe doté de l’accent de Francis Cabrel… Dans le rôle de Tonino en revanche, c’est un homme malin et opportuniste. C’est réussi !
Le décor fait pensé à la mise en scène de “Roméo et Juliette” à la Comédie Française : une rue de Vérone, un lieu de passage et des façades en guise de premier plan. Cette ressemblance n’est pas pour me déplaire et cette disposition permet astucieusement à Maxime d’Aboville de virevolter, de disparaître et de réapparaître d’un bout à l’autre de la scène. Les déplacements s’enchaînent au rythme de la comedia dell’arte et l’on retrouve dans la distribution deux anciens pensionnaires de la Comédie Française : Adrien Gamba-Gontard et Benjamin Jungers qui sont eux aussi bien dirigés. La pièce est amusante et ces acteurs lui donnent la saveur qu’il faut aux pièces de troupe : pour que cela marche, tout ne peut pas reposer sur un seul acteur, même double !
Petit bémol tout de même : dans le rôle de l’ami, le jeu de Thibault Lacroix est poussif. Il se campe en gueulard mal léché, c’est un peu agaçant. De plus, toute chose mis à part, le texte de Goldoni transpire parfois d’une misogynie qui coupe un peu le souffle… Autre temps, autre mœurs !
En définitive, la pièce est belle, classique et agréable. Ça claque mais… c’est loin d’être le meilleur cru de cette année 2017 !