Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Sans doute les noms d’« Henriette d’Angleterre », « Bossuet », « Madame de la Fayette », « Saint-Simon » ont éveillé chez moi un intérêt qui s’est vite avéré déçu.
Au clavecin Olivier Baumont est accompagné à la voix par la soprano Jeanne Zaepffel, alternant tous deux un répertoire de l’époque (Purcell, Lambert, Chambonnières) et contemporain (Thierry Pécou). Puis une voix d’outre-tombe surgit en fond de salle : une silhouette, le conteur apparaît.
Et quel conteur ! Tout de noir vêtu, figure à la Beckett, l’œil vif, Marcel Bozonnet vient raconter l’histoire de Madame, glissé dans l’allée, entre les spectateurs. On sent que tout le spectacle a fait l’objet d’une minutieuse recherche de cohérence et de restitution d’un certain patrimoine, pourtant, l’heure de spectacle passe lentement. J’aurais aimé plus de texte, et pourquoi pas des parties contées accompagnées par le clavecin. Le récit se fait rare, Bossuet est même répété deux fois…
C’et original mais les musiques sont si datées, si éloignées de notre univers musical que le dialogue de la littérature et de la musique de cour n’a pu soutenir mon attention et créer une émotion.
La salle applaudit pourtant avec chaleur. Un spectacle un peu déroutant qui ne tient à mes yeux qu’à la malice de Marcel Bozonnet… Mieux vaut sinon être sensible au clavecin !
crédit photo: Pascal Victor Artcomart