Sur scène, monsieur X s’éveille. Avec la gestuelle de personnage burlesque et gaffeur qu’on lui connait, Pierre Richard incarne durant 1h20 ce monsieur X, un retraité seul mais bourré d’imagination.
J’ai d’abord été étonnée par le décor chargé de cette pièce avant de comprendre : le lieu et tout ce qu’il contient prend peu à peu vie et sert à l’enchaînement des sketchs qui rythment le spectacle. Ce grand clown dégingandé et au look ringard nous livre son « solo visuel », à la fois facétieux et plein de la malice.
L’appartement occupé par Monsieur X semble être un lieu fantastique, entre Fantasia et le Monde de Narnia. Tantôt sous-marin ou atelier d’artiste, l’appartement se transforme au rythme du soleil et des heures qui passent. On y croise des cafetières chantantes, des courriers qui pleurent, des murs qui crient et des souvenirs qui ronflent. Tout devient l’occasion d’une aventure et d’une évasion dans les bras des rêves et des souvenirs, parfois dérangés par l’extérieur qui semble vouloir s’inviter chez lui. Le message est simple : attention, de la monotonie et de la solitude d’une vie de retraité s’échappe plus de vie qu’on ne croit !
La musique, omniprésente dans ce monde sans parole et créée par Ibrahim Maalouf, accompagne l’homme sur scène. Une musique aux pointes électro que j’ajouterais bien à ma playlist et qui participe au charme de cette pièce décidément bien taillée pour Pierre Richard.
La metteure en scène Mathilda May a su insuffler à ce spectacle le mordant pour faire de ce « Monsieur X » un spectacle nuage, un poil trop long peut-être, mais tendre et drôle. C’est une agréable pause dans la frénésie des mots et de nos vies de parisiens désenchantés.
A apprécier !
Crédit photo : Pauline Maillet