J.Steinbeck, également auteur des Raisins de la colère, est un écrivain incontournable de la littérature américaine. Il a su par ses œuvres de fiction dépeindre la grande dépression et témoigner des conflits sociaux et raciaux qui en émergèrent.
Dans Des souris et des hommes, nous suivons l’histoire de Lennie, un bon géant simple d’esprit, inadapté au contact des autres et de son compagnon George. Ce récit tragique met à mal le rêve américain tant il met en scène la solitude des nécessiteux offrant leurs bras d’une ferme à l’autre. Aussi, sur le papier, le dispositif de ce spectacle composé d’un comédien, d’une danseuse et d’un musicien semblait intéressant afin de mettre ces trois solitudes en confrontation. Malheureusement, la formule du plateau vide n’est pas une évidence pour tous les spectacles… Ce qui marche pour le Fantôme d’Aziyadé, joué dans une autre salle du Lucernaire, dessert au contraire celui-ci. A partir de 5 ou 6 personnages joués par l’unique comédien Thierry Bilisko, on commence à s’y perdre et l’effet de réalisme se dilue.
Il y a bien des noirs entre les scènes et le côté western de la musique participe à l’ambiance mais cela reste insuffisant. D’autant que lorsqu’elle paraît, la danseuse se déhanche sans vraiment habiter le plateau, comme un spectre muet. Dans son ensemble, la pièce est bien jouée mais reste pauvre. La mise en scène de Jean-Christophe Pagès, pour intéressante qu’elle est, ne permet pas une proposition assez forte pour faire vivre sur scène l’oeuvre de Steinbeck dans toute l’amplitude de jeu que permettrait cette histoire et ces personnages.
Je ressors peu convaincue.