A Montparnasse, la littérature, c’est (dans la) Poche !
Après Tertulien (2018), Dialogue aux Enfers Machiavel Montesquieu (2018) et Montaigne (2021), encore une adaptation menée avec « Briaux » par Hervé. Une idée de feu le directeur du théâtre, Philippe Tesson, à qui Hervé Briaux rend hommage à la fin, tenant haut le flambeau du poète.
Force est de constater que l’idée était bonne tant l’agilité de l’ « adapt-acteur » à transposer des monuments littéraires nous laisse… revigoré. On sort de là le torse bombé, à nouveau confiant et prêt à affronter les géants pour lire, enfin, les grands chefs d’œuvre de notre littérature. C’est qu’en 1h de temps, on a parcouru l’œuvre de Chateaubriand (4 tomes, 3300 pages) de son enfance à Combourg et Saint-Malo jusqu’à ses réflexions politiques, ses réceptions à Rome et son témoignage de l’époque de la révolution et de l’Empire avec une fluidité déconcertante (et désinhibante pour le lecteur intimidé !).
Une confession intime et métaphysique, habitée par un comédien dont la voix et le regard perçant d’intelligence ne sauraient manquer de nous captiver. Comme il le dit lui-même, l’acteur aime « jouer des écrivains porteurs de leur vie […] /a vieillesse m’émerveille, l’intelligence, l’acuité des vieux me bouleversent ». On comprend pourquoi : ouvrage paru 50 ans après la mort de l’auteur, soit en 1898, les Mémoires n’ont rien perdu de leur intelligence.
Sans chercher d’autre artifice que le talent, l’esprit s’ouvre toujours au Poche et j’ai hâte de découvrir ce que sera la prochaine proposition d’Hervé Briaux (qui sera son « tome 5 » au Poche !).
Par sa programmation, le Poche-Montparnasse s’impose décidément comme la scène artistique de la « littérature sur planche ».
rédaction article : Bénédicte Six
Crédit photo : Victor Toneli