Petit livre d’Alessandro Baricco (auteur de Novecento) dont la lecture m’avait enchantée, « Soie » est en ce moment à l’affiche du Lucernaire dans une mise en scène signée William Mesguich.
Sobre, évocatrice, la mise en scène utilise quelques accessoires (une table, une mappemonde, des habits) pour nous faire voyager avec la narratrice, Sylvie Dorliat, de France jusqu’au Japon pour aller chercher avec Hervé Joncquour les vers à soie… et trouver l’amour passion. Jouant tous les rôles, celle-ci nous promène sans tout à fait parvenir à faire croire aux différents personnages dont elle prend la voix. De là une certaine distance et un petit désappointement face à un texte qui m’avait, lui, véritablement charmée.
Peut-être, et c’est un avis réfutable, ce livre ne se prête-t-il pas tout à fait à l’adaptation théâtrale, trop initiatique et trop intimiste pour faire l’objet d’un partage sur scène. Son caractère érotique et sensuel se prête également mal à la narration telle qu’elle nous est proposée.
La littérature, je crois, ne se livre pas toujours avec aisance au matériau scénique et il est des fois où notre imagination reste le meilleur théâtre pour projeter nos songes.