J’ai effectivement “un léger doute”… ou plutôt un doute général sur le succès de la pièce. ” Le temps qui passe “, ” la perception de ce qui est présent et futur “… Voilà autant de thèmes que Stéphane de Groodt explique vouloir aborder dans sa première pièce de théâtre. Sur scène, son personnage/acteur veut nous faire douter en nous plongeant dans une situation de départ absurde… Qui déclenche bien vite d’autres doutes. Des thématiques à priori intéressantes qui dégringolent malheureusement du haut du registre choisi : celui de la comédie de boulevard pure.
En effet, même avec de la bonne volonté, on se perd dans l’absurde quand chaque réplique qui pourrait atteindre une profondeur de pensée se retrouve détournée net par une vanne ou remarque bête. L’équilibre vacille et le discours du doute choit sans se déployer si bien qu’on assite à une succession de gags un peu vaseux et une intrigue assez pauvre. Sans être bégueule, les échanges un peu graveleux sur qui baise avec qui ont, par exemple, une utilité limitée.
Les plus grosses têtes d’affiches se reposent sur leur notoriété et seule Bérengère McNeese, assignée au rôle de la nunuche de service, tire son épingle du jeu en assumant pleinement son rôle. Elle le joue bien mieux que son partenaire Eric Elmosnino qui bêle sans arrêt et que Stéphane de Groodt qui ne joue pas tant que ça finalement… Constance Dollé, quant à elle, relance bien mais adopte un jeu comique assez convenu.
L’humour belge de Stéphane de Groodt dévie trop de mon esprit franco-cartésien. Sans aucune doute j’aurais aimé rire un peu plus avec lui sur un texte faisant plus honneur à l’intelligence dont il fait preuve en parlant de sa pièce.
Dommage !
Crédit photo : Fabienne Rappeneau
rédaction article : Bénédicte Six