Cela fait déjà quelques années que « Venise n’est pas en Italie » fait parler d’elle : d’abord nommée pour le Molière du seul en scène 2017 (avec Thomas Solivérès) puis adaptée au cinéma l’an dernier, l’histoire retrouve cette saison le chemin des planches. C’est donc au théâtre Lepic, avec un nouvel acteur, Garlan le Martelot dans rôle d’Emile, que je vais pour la découvrir.
Entouré de parent un peu hors normes qui vivent dans une caravane sur leur propre terrain et lui teignent les cheveux pour le rendre plus beau, Emile est un garçon de quinze ans qui n’a d’yeux que pour Pauline. Lorsque celle-ci l’invite à venir la voir en concert à Venise, la drôle de famille d’Emile décide de faire démarrer la caravane pour donner à Emile la chance de la rejoindre. S’ensuivent quelques péripéties…
La scénographie avec quelques éléments de décor essaime de ces petits détails qui donnent vie au seul en scène et le travail soignée sur la lumière fait beaucoup dans l’atmosphère. On imagine Venise sans la voir !
Avec ce titre qui m’a toujours intriguée, je découvre d’ailleurs pendant la pièce que Venise n’est pas là où je l’aurais pensé. Cette comédie adaptée par Ivan Calbérac de son propre roman est chaleureuse et pleine de vie. La tendresse tend parfois vers l’incompréhension de la jeunesse et souligne le rapport difficile d’un enfant avec sa famille à l’âge de l’adolescence. On devine aussi des conditions sociales différentes entre Pauline et Emile et tout ce que cela implique comme opportunités ou freins dans les rêves d’un enfant.
Même si Garlan tient très bien le rôle d’Emile, j’ai quand même dans l’idée que Thomas Solivérès devait apporter une dose de fantaisie et de légèreté supplémentaire. C’était peut-être son texte, pour lui seul ? Mais pour le savoir me diriez-vous (et vous auriez raison) il eût fallu se réveiller plus tôt !
Quoi qu’il en soit, ce seul en scène mérite sa renommée et continue à rencontrer son public. Un moment à partager en famille ou entre amis pour le bonheur de se laisser conter une touchante histoire.