Hard – Théâtre de la Renaissance

A la mort d’Alexandre, sa femme Sophie se retrouve propulsée à la tête de la société de production porno qu’il dirigeait en secret. Bourgeoise coincée, Sophie découvre avec effroi le vrai travail de son mari qui travaillait en plus avec sa belle-mère (Nicole Croisille). Comble de l’histoire, l’acteur porno principal de “Soph’X”, Roy Lapoutre, lui témoigne des preuves d’amour dont il est le premier étonné et auxquelles elle ne restera pas insensible…

C’est un régal de retrouver sur scène une partie du casting de la série originale. On sent que les acteurs s’amusent sur scène et l’humour direct n’en ai pourtant jamais graveleux. On rit de bon cœur et sans se gêner !

Dans le rôle de Roy, François Vincentelli est aussi délicieux que dans la série. Malgré son rôle un peu trash, son personnage respire la tendresse et la gentillesse. Corrado (Charlie Dupont), mon personnage préféré, est aussi déjanté et bouffon que dans sa version originale. Son jeu de scène est vif, sans langue de bois. Son assurance et ses répliques farfelues le rendent hilarant – à noter d’ailleurs quelques jeux de mots savoureux. Tout de cuir vêtu, Stephan Wojtowicz est une caricature vivante : un peu beauf, un peu râleur mais au cœur d’artichaut.

Nicole Croisille est, elle aussi, d’une drôlerie tendre dans son rôle de belle-mère lesbienne et Isabelle Vitari (Laure dans la saison 2) reprend à merveille le rôle de la meilleure amie un peu perverse. Elle est de loin l’actrice la plus assurée de ce casting féminin. Car il faut malgré tout relever une petite faiblesse de Claire Borotra dans le rôle principal de Sophie qui n’est parfois pas aussi naturelle et à l’aise que ses coéquipiers. Ce décalage est malheureux et casse parfois la veine comique basée sur l’exagération. Paradoxalement, elle n’en fait pas assez pour que cela prenne. Mais la barre était haute et l’actrice s’installe mieux dans son rôle vers le milieu de la pièce (même si je regrette un peu Natacha Lindinger).

La mise en scène de Nicolas Briançon est dynamique, multiplie les espaces et sert souvent à créer des incursions dans des scènes pour les rendre inattendues (je pense notamment à ce plateau de tournage sur roulette qui apparaît puis disparaît comme on tirerait un tiroir). L’esprit de la série canal est tout à fait respectée, je dirais même qu’il prend vie sur la scène- c’est une très belle transposition.

Un réel moment de décomplexion et de rire ! Bonne humeur garantie en sortant de cette comédie désopilante. Sans mauvais jeu de mots… Ca claque sec !

Crédit photo : Charlotte Spillemaecker

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