Je ne suis pas Michel Bouquet- Théâtre de Poche-Montparnasse

Outre pour son titre surprenant, faut-il se laisser tenter par « Je ne suis pas Michel Bouquet », seul en scène présenté en ce moment avec Maxime d’Aboville au Poche-Montparnasse ?

En un mot : il s’agit d’une introspection. Oui mais il s’agit de Michel Bouquet et de Charles Berling recueillant ses propos dans un livre (Les Joueurs, éditions Grasset) adapté par Maxime d’Aboville à l’occasion de ce seul en scène. Il s’agit d’une transmission et d’un hommage sensible.

Cela étant dit, fallait-il replacer ce texte parfois décousu, fruit d’une discussion, au théâtre et dans un seul en scène qui par essence perd le chemin du dialogue pour devenir monologique ?

Bien qu’irréprochable dans sa prestation (et en même temps toujours un peu angoissant, la faute à son rôle marquant dans The Servant), Maxime d’Aboville ne parvient pas, à mon avis, à isoler la substantifique moelle du superflu. La mise en espace a quelque chose de sobre qui invite à l’écoute et cela raconte effectivement Michel Bouquet et des passages rocambolesques de sa carrière et de sa vie : forte et marquante pendant l’enfance avant l’épiphanie pour le théâtre qui changera tout pour lui en 1943. Pourtant, tout dans ce texte n’accroche pas. On sent l’acteur inspiré mais autour des grandes phrases restées célèbres comme le “Je ne suis pas Michel Bouquet” s’amoncellent des détails dispensables. Ce n’est pas un texte que l’on puisse qualifier d’inspirant ou qui pousserait à la réflexion mais bien une histoire, celle d’un monstre sacré du théâtre français qui se raconte tel qu’il est et tel qu’il se vit, et l’on se retrouve plus à observer Maxime d’Aboville présent en chair et en os devant nous, vibrant de l’hommage qu’il rend à son maître, qu’à écouter le récit de cet autre acteur vénéré mais absent.

Peut-être le livre était-il la forme la plus appropriée pour garder intacte cette parole spontanée née de l’échange avec Charles Berling ?

Bien que le talent du maître et de l’élève soit incontestable je sors donc mi-figue mi-raisin… Le meilleur moyen de se faire un avis reste encore de s’y rendre !

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